Voici quelques jours maintenant que Greenpeace est arrivé sur le récif, à la recherche de ses trésors cachés. Après avoir exploré la partie sud et centrale l’an dernier, nous nous concentrons cette année sur la partie nord de l’écosystème … du moins sur ce que nous croyons être la partie nord, car le récif pourrait être bien plus grand que prévu ! Pour en avoir le cœur net, nous avons tenté de mettre à l’eau notre matériel d’exploration scientifique… Mais c’était sans compter sur les caprices de Neptune …

Mission sonar réussie !

« Lâche plus de câble ! », « Vas-y, tire sur la poulie ! », « C’est bon ! Le câble est sécurisé ! »… Tandis que, depuis le pont, trois personnes tenaient fermement le câble auquel était relié le sonar, trois autres veillaient à ce que le sonar n’aille pas taper dans la coque du navire.

ENGLISH BELOWO navio Esperanza está no Brasil para uma expedição científica sobre os Corais da Amazônia. Pesquisadores e o time do Greenpeace buscam mais informações sobre esse bioma, que é único no mundo. Empresas internacionais têm planos de explorar petróleo na região próxima aos Corais em breve. Especialistas, no entanto, alertam que um vazamento ali ameaçaria de forma irreversível o bem-estar do ecossistema marinho e das pessoas que habitam a costa.  Nesta foto, preparativos para lançar um sonar. Foto Marizilda Cruppe/Greenpeace.The ship Esperanza is back to Brazil for a scientific expedition about the Amazon Reef. Researchers and the Greenpeace team seek for more information about the biome that is unique in the world. International oil companies want to drill for oil within a few kilometers of the Amazon Reef soon. However, experts warn that an oil spill in the area would irreversibly threaten the well-being of the ecosystem and people living in the coast. In this photo, preparations for launching a sonar. Photo Marizilda Cruppe/Greenpeace.
Mise à l’eau du Sonar.
© Marizilda Cruppe / Greenpeace

Le sonar nous a renvoyé des images que les scientifiques ont pu scruter dans la salle de contrôle. Grâce à ces images (indéchiffrables pour les non initiés !), les scientifiques ont pu localiser des fonds propices au développement du récif.


Les scientifiques scrutent les écrans dans la salle de contrôle.
© Juliana Costta / Greenpeace 

Nous avons donc tenté de concentrer nos efforts sur ces zones en y envoyant le ROV, notre petit robot téléguidé dont le rôle est d’être nos yeux et nos oreilles dans le récif. Mais Neptune n’était pas d’accord. 

C’est la mer qui décide !

Le secteur nord du récif concentre les courants les plus extrêmes du monde. Jusqu’à trois courants contradictoires se rencontrent ici ! C’est aussi la zone où le panache du fleuve Amazone, c’est-à-dire les sédiments charriés par le fleuve lorsqu’il se jette dans l’océan, a le plus d’influence. Le cercle rouge sur la carte ci-dessous représente la zone où nous nous trouvons.


Carte des courants marins de la région. Les couleurs reflètent l’intensité des courants. 
Crédits / source : NESDIS

Après plusieurs tentatives, nous avons réussi à mettre le ROV à l’eau. Mais les courants marins étaient trop forts, impossible de stabiliser le robot. Pour éviter qu’il ne soit projeté contre la coque du navire, nous avons dû hélas le remonter …

ENGLISH BELOWO navio do Greenpeace Esperanza leva a bordo um veículo submergível operado remotamente (ROV, na sigla em inglês, modelo Seaeye Cougar XT) para tirar fotos, gravar videos e coletar amostras dos Corais da Amazônia. Os ROVs podem mergulhar a uma profundidade de até 2 mil metros, o que significa uma enorme flexibilidade para estudar o ecossistema. Dentro do navio monitores transmitem as imagens captadas em tempo real para os cientistas e tripulação. Foto Marizilda Cruppe/GreenpeaceThe Greenpeace ship Esperanza is carrying on board a remotely operated underwater vehicle (ROV, model Seaeye Cougar-XT) to take pictures and videos, and also collect samples of the Amazon Reef. The ROVs can dive to a depth of 2,000 meters, which means a great flexibility to study the ecosystem. Inside the ship, rooms with big screens can broadcast the images captured in real time to the scientists and crew. Photo Marizilda Cruppe/Greenpeace
Tentative de mise à l’eau du ROV.
© Marizilda Cruppe / Greenpeace

Le câble du ROV a été légèrement endommagé. Plusieurs jours de réparations seront nécessaires. Comme me l’a fait remarquer une des matelotes, « c’est toujours la mer qui décide ». Et un scientifique de rajouter : « Travailler dans cette région exige de la patience ».

Bientôt de nouvelles plongées…

Une fois que nous aurons effectué les réparations nécessaires – et remonté le morales des troupes – , nous remettrons à l’eau le ROV et espérons bien obtenir des images.

En attendant, les scientifiques sont formels : il serait extrêmement périlleux de forer des puits en toute sécurité dans des eaux aussi agitée, comme Total compte le faire. En cas de marée noire, les conséquences seraient incontrôlables.

Pour nous, le jeu n’en vaut clairement pas la chandelle. Les scientifiques estiment désormais que le récif est bien plus grand que ce qu’ils pensaient. Des fonds encore inexplorés recèlent des trésors de biodiversité, voire des espèces inconnues.

Plus que jamais, nous avons besoin de vos encouragements pour poursuivre cette expédition ! L’heure est à la science, pas à l’exploration pétrolière !

Pour nous soutenir, vous pouvez signer ou relayer notre pétition

>> Vous êtes déjà près de deux millions à avoir signé notre pétition. Tout l’équipage de l’Esperanza vous dit merci ! <<

 

Article Source : Greenpeace France